La cigarette électronique en pharmacie


Après le débat consacré à la nocivité de la e-cigarette, c’est désormais sa vente qui est sujette à discussion . Cette dernière fait encore des émules à l’heure où le Parlement Européen va décider ou non de sa vente dans les pharmacies.

E-cigarettes = médicament ?

L’argument « officiel » avancé par les pharmaciens est que la cigarette électronique contient des substituts nicotiniques. Il s’agit donc d’un traitement pour arrêter de fumer. Il faut donc que la vente de ces produits soit régulée par les pharmaciens au même titre que les gommes ou les sprays à la nicotine. Jusque là, les arguments du lobby pharmaceutique, pardon des pharmaciens, est acceptable. Mais ce que ces derniers oublient de préciser, c’est que les chiffres d’affaires des substituts nicotiniques et des e-cigarettes sont équivalents. Voilà donc une manne financière à ne pas négliger. 

La Commission Européenne qui veut réglementer la vente de la cigarette électronique avance le même argument que les pharmaciens. Elle avance aussi le fait que ce nouvel objet est une mode qui inciterait les non-fumeurs à succomber aux sirènes de la nicotine via le substitut qu’elle contient.

Les vapoteurs en colère

Les utilisateurs se sont donc constitués en association pour défendre leurs droits. On avait en effet négligé de demander leurs avis aux principaux interessés… L’Aiduce (Association indépendante des utilisateurs de cigarette électronique) a donc naturellement décidé de faire entendre sa voix. Selon eux, la e-cigarette est un produit qui s’est démocratisé et que l ‘on peut trouver facilement dans les boutiques spécialisées. Les « vapoteurs » avancent également l’argument selon lequel une vente en pharmacie standardiserait la e-cigarettes et ses saveurs. Or, l’offre diversifiée actuelle permet de répondre à un maximum de « vapoteurs ». C’est en cela qu’il y trouvent leur compte. D’autre part, les « vapoteurs » considèrent cette cigarette comme une solution pour moins fumer et non pas comme un traitement. On ne choisit pas un traitement, on le subit. Or, la réduction de sa consommation de tabac est une démarche personnelle et volontaire. Les vapoteurs ne veulent donc pas voir changer le réseau de distribution actuel ni le prix de la e-cigarette. Si cette dernière se vendait dans une pharmacie, les frais de mise sur le marché étant élevé, le prix de vente final serait directement impacté. On comprend donc que l’association se rassemble à Strasbourg où se trouve le siège du Conseil de l’Europe. Les vapoteurs ont fait entendre leur voix qui a finalement eu raison du projet de loi européenne.

E-cigarettes chez les buralistes

Et pourquoi pas acheter sa e-cigarette chez les débitants de Tabac ? Cette profession est asphyxiée par les taxes et les contraintes dont elle est la victime. En effet, le prix des cigarettes augmentent de jour en jour. Pour mémoire, en 20 ans, le prix d’un paquet de cigarettes subi une hausse de 223 %. Le prix augmente et le nombre de buralistes diminue… Ces derniers sont victimes de la contrebande et de la fuite de leurs clients vers les pays étrangers. On compte désormais 2300 buralistes en France et 500 points de vente de e-cigarettes. Dans les deux cas, on pointe du doigts les emplois qui seront mis en danger par la commercialisation des e-cigarettes exclusivement chez les pharmaciens. D’autre part, la « Fédération Nationale des Buralistes » rappelle qu’elle est la seule à être autorisée à vendre des produits contenant du tabac manufacturé. Le vrai débat est donc celui-ci… Penser le tabac comme une filière serait beaucoup plus cohérent, notamment avec la concurrence dont sont victimes les buralistes français. Avant de penser à vendre les e-cigarettes dans les pharmacies, ne serait-il pas plus urgent de repenser à l’harmonisation des prix du tabac dans l’espace Schengen ? Ainsi, on ne verrait plus les bureaux de tabac fermer les uns après les autres et les français fumer des cigarrettes de contrebande contenant tous les déchets imaginables… C’est ici que se situe le véritable danger de la cigarette que déplore la ministre de la santé Michelle Delaunay sur Twitter suite au décès de Patrice Chereau.
Si les débitants de tabac viennent à vendre les cigarettes électroniques, ils auraient donc la possibilité de limiter le manque à gagner causé par les augmentations successives du prix du tabac, qui n’ont pas l’effet dissuasif attendu par les gouvernements l’ayant voté.

E-cigarette : le recul sur cet objet

Tout le monde est unanime sur le fait que ce phénomène est récent, celui-ci implique donc un manque évident de recul. Face au débat initial sur la nocivité de ce produit, inutile de débattre trop de temps. La nicotine est nocive, les cigarettes qu’elles soient électronique ou non en contiennent… Donc cela n’est pas bon dans les deux cas. Mais c’est l’association de la nicotine avec le goudron et d’autres substances qui devient vraiment explosive. La cigarette électronique n’en comporte pas. Nous vous laissons donc tirer les justes conclusions de ce débat. Nous ne manquerons pas de notre côté de suivre cette affaire.

3 papotages à “La cigarette électronique en pharmacie”

  1. Cigarette électronique (5 comments) dit :

    Bravo pour ce très bel article !
    Depuis la rédaction de ce dernier le parlement Européen a tranché et la « e-cigarette » reste en vente libre pour encore quelques temps.
    Une chose est certaine, les études et contrôles vont devoir se multiplier pour le bien être des consommateurs !

  2. max (1 comments) dit :

    Moi je pense que les pharmaciens ont voulu prendre des sous . J’ai un ami qui a une boutique sur Cannes de cigarettes électroniques et je peux vous dire que les gens reviennent car beaucoup arrêtent de fumer (ou en grande partie ils diminuent) .

    C’est juste une histoire d’argent . J’ai même entendu dire que Malboro allait sortir une e-cigarette

  3. Véronique Auger (1 comments) dit :

    Effectivement, les fabricants de tabac lancent les uns aprés les autres des cigarettes électroniques.
    Il s’agit d’un autre marché que ces derniers veulent conquérir…

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